samedi 4 septembre 2010

La rentrée…

Salut mes petits « Monstres »

Et oui tout est dans le titre… c’est déjà l’heure… l’été est fini (ou presque), il est temps pour tout le monde de faire sa rentrée ! Croyez-le ou non mais j’ai toujours adoré la rentrée, c’est l’un de mes moments favoris de l’année :) Et d’ailleurs, pour commencer cette année je vais vous poster une petite interview que j’ai donnée il y a quelques jours sur un site de jeunes (et de moins jeunes lol) auteurs en herbe. L’interview a été réalisée par Clément, un jeune auteur du forum Avangaard, cela m’a fait plaisir de répondre à ses questions, c’était très amusant.

Bonne lecture à vous, et surtout bonne rentrée à tous
JM

Interview de JM Bonnel
Par Clément



Bonsoir JM, pour ceux ne sachant pas qui est cette personne, elle est auteure, ou écrivain, c'est comme vous voulez. Le plus intéressant serait de commencer par le début, c'est à dire toi. Pourrais-tu te présenter brièvement à nos amis du forum ?

Oh lala, et bien il n’y a pas grand chose à dire *JM toute rouge*. J’ai 28 ans, je suis française, je suis née à St Etienne, je vis en Floride depuis presque un an, je suis fan de séries TV et j’ai la chance d’avoir un métier que j’adore, je crois que c’est tout ce qu’il y a à savoir sur moi


J'imagine que beaucoup de personnes se sont posé cette question, JM est-il un diminutif ou un pseudonyme visant à avoir un peu d'anonymat ?

Non, JM n’est pas un diminutif, et je n’ai pas non plus choisi ce pseudo pour une raison d’anonymat, mais pour une raison sentimentale ! JM Bonnel est le nom de ma grand-mère (Josette Marcelle Bonnel). J’ai choisi de prendre son nom pour lui rendre hommage. Petite je n’aimais pas lire, et encore moins écrire… Ma grand-mère a passé des heures entières avec moi en me disant que je pouvais le faire. Aujourd’hui que je publie mon premier livre, je trouve que ce n’est que justice pour ma grand-mère que de lui accorder cette reconnaissance, d’autant plus qu’elle n’est plus parmi nous.

Chose vraiment gentille et admirable de ta part donc. Dans le rôle qu'a joué ta grand mère, considères-tu qu'elle fut une source de motivation pour l'écriture de ton roman ?

Je ne dirais pas admirable, gentille sûrement mais pas admirable. Même si ma grand-mère a beaucoup compté pour moi, la motivation d’écrire un roman ne m’est pas venue d’elle. Mais plutôt de ma jeune sœur, une histoire de famille en somme… Plus jeune je prenais plaisir à écrire de petites histoires pour amuser ma petite sœur. Cela a été mon premier vrai contact « d’auteur » avec les mots. Une fois plus grande, j’ai écrit d’autres histoires qui ont grandi avec moi, et ça a continué ! Finalement c’est à elle que je dois ma vocation.

En parlant de motivation, d'un point de vue littéraire, as-tu été motivée par un ou plusieurs auteurs dans le domaine de la Fantasy, ou est-ce vraiment seulement de par ta sœur qu'est venue ton envie d’écrire ? Certaines personnes ont eût cette envie grâce à des auteurs, en fais-tu partie?

Pour ma part je n’ai pas été influencée par CS Lewis ou par un autre auteur du même genre. Jamais en refermant un de leurs livres je me suis dit « Waouh j’ai trouvé mon maître à penser et je veux écrire des livres comme eux quand je serais grande » En fait je me suis rendue compte que je n’avais jamais eu « la prétention » de devenir auteure. J’aimais écrire, inventer des lieux, des personnages, mais je pensais que mes écrits n’étaient pas bons. Je n’avais jamais envisagé l’édition… j’écrivais juste pour m’amuser. Mais heureusement pour moi j’ai rencontré des gens qui m’ont poussée à croire en moi, en mes écrits et c’est comme ça que j’ai tenté l’aventure de la grande édition. Je suis cependant très admirative de la détermination de Sophie Audouin Mamikonian (l’auteure de Tara Ducan) qui s’est battue plus de 10 ans pour faire publier de la fantasy pour les jeunes et selon moi c’est une pionnière qui nous a ouvert la route à nous jeunes auteurs.

On pourrait donc dire que tu te sous-estimais, non ? Puisque tu parles très brièvement de l'édition... Est-ce pour des raisons personnelles que tu sois éditée au Québec dans un premier temps, et de ce fait, t'as poussé à habiter en Floride, ou bien est-ce pour une autre raison ?

Oui on peut même le dire franchement : j’ai tendance à me sous-estimer. Mais je dois dire que plus jeune je n’étais pas très douée en orthographe et que ma dyslexie n’a pas aidé ! Comment voulez-vous avoir confiance en vous ou en vos écrits quand tout vos profs (ou presque) vous disent que vous êtes nulle en français… Mais la leçon à tirer de tout ça c’est que si on y croit et qu’on se donne à fond parfois les rêves se réalisent. C’est peut-être un peu simpliste mais c’est comme ça que je vois les choses ! Mon livre est sorti en premier au Canada car mon éditeur (Les Éditeurs Réunis – LER) réside au Québec où je vivais il y a peu avant de venir en Floride. Je n’ai pas soumis mes écrits au Québec parce que c’est « plus facile » d’y être publié, mais parce que c’est là que je vivais, J’ai aussi essuyé quelques refus au Québec avant d’avoir une réponse positive. Si je vis actuellement en Floride, c’est parce que je suis un globe trotteur, j’aime découvrir de nouveaux pays, de nouvelles personnes, cela stimule mon imagination.

Justement, existe-t-il une différence ou plusieurs, entre le système éditorial Français et celui du Québec, toi qui a dû y faire face ?

Absolument aucune ! Un refus est aussi douloureux en France qu’au Québec… Plus sérieusement la légende urbaine qui dit que c’est plus facile de se faire éditer à l’étranger, et bien ce n’est que ça : une légende ! Le parcours est aussi long au Canada. Si j’ai soumis à certaines maisons québécoises, outre le fait que je vivais sur place, c’est que la politique éditoriale de ces maisons me plaisait, ainsi que la démarche littéraire qu’ils soutenaient. La seule recette magique pour être sur d’être édité, c’est de faire appel à des « maisons » comme lulu.com et je ne le conseille vraiment pas aux jeunes auteurs !

Merci de ton conseil, même si je pense que par principe, beaucoup se méfient de l'auto-publication.Venons-en au cœur du sujet : ton œuvre.Peux-tu nous faire un bref topo sur ton ou tes romans parus ?

Et bien c’est une collection qui s’appelle « Monstres » et chaque tome suit un monstre (une gorgone, un satyre et une cyclope) qui apporte des informations et son point de vue à l’intrigue générale qui se déroule dans ces trois livres… L’intrigue me direz-vous ? 2099, la Cité, dernière ville sur Terre. L’amour est en train de s’éteindre parce que la déesse Aphrodite a été prise au piège par Théodora, une belle jeune fille qu’elle a transformée en gorgone par jalousie. Théo va alors devoir choisir entre assister au déclin de l’humanité ou sauver les Hommes qui ne voient en elle qu’un monstre. Voilà en gros le résumé du volume 1.Deux des trois romans de cette série sont déjà sortis au Canada et en France depuis cet été. Je travaille actuellement sur le troisième tome.

Étant donné que tes romans concernent un personnage particulier pour chaque tome, le tome 1 peut-il se lire après le tome 2, par exemple ?

Oui le tome 2 peut se lire avant le tome 1, puisque les histoires des trois monstres se croisent toujours à un moment ou un autre, en se complétant mais sans jamais interférer entre elles. C’est juste plus compliqué pour suivre la trame générale de la Cité qui elle, avance dans les trois tomes, puisque le tome 2 apporte déjà certaines réponses sur ce qui se passe à la Cité.
As-tu déjà réfléchi à une fin pour ta saga, qui semble-t-il, est originale puisqu'il n'apparait pas une ligne directrice concernant tous les personnages ? Verrons-nous tous les personnages réunis lors d'un ultime tome, par exemple ou bien la saga Monstre pourrait se résoudre par les actes des personnages de chaque tomes ?

Oui j’ai déjà la fin de l’histoire. Monstres 1 gorgone, est le roman inaugural d’une trilogie qui présente des monstres issus de la mythologie grecque dans un contexte plus actuel. Monstres 3 Cyclope est le tome qui achève le cycle de cette saga. Tout ce que je peux dire sans faire tomber toute l’intrigue à l’eau, c’est que chacun des Monstres fera ce qu’il a à faire, bonnes choses comme mauvaises choses… pour arriver à leurs fins puisque chacun d'entre eux poursuit son propre but...

Il y a donc dans ta saga une disposition de l'histoire vraiment intéressante alors. Sais-tu ce qui a plu à ton éditeur ? As-tu instauré certaines morales dans tes romans comme d'autres auteurs ont pu le faire, ou du moins certains thèmes que tu apprécies?

Je pense que ce qui a plus à mon éditeur c’est le système de narration que j’ai mis en place, puisque j’écris un chapitre sur deux à la première personne ce qui permet au lecteur d’avoir directement le point de vue du monstre sur ses sentiments ou sur la situation qu’il traverse. Gorgone et Satyre abordent les thèmes de l’acceptation de soi et des autres, de la tolérance, du premier amour, des changements physiques à l’adolescence et de la persévérance. Cyclope parle plus d’amitié, de choix et de trahison…Il n’y a pas d’histoire sans morale ! Ma morale serait celle-ci : on est tous le monstre de quelqu’un…

Lorsque tu auras terminé t'as première saga, qu'envisages-tu ? Réécrire une autre saga, un livre quelconque, ou tout simplement une pause de quelques mois ?

Et bien j’ai signé un autre contrat avec une seconde maison d’édition pour une toute nouvelle saga… avant tout je vais prendre une petite pause, mais « malheureusement » pas avant Noël…

J'espère, comme beaucoup, que ça se passera aussi bien avec ta prochaine maison d'édition que LER. T'orienteras-tu toujours vers la Fantasy, ou aimerais-tu écrire d'autres genres littéraires. D'ailleurs, as-tu déjà essayé?

J’espère aussi que ça ira aussi bien que chez LER, mais je suis confiante ! Pour ma prochaine saga, oui je vais rester dans la Fantasy… du moins pour l’instant. Mais ça sera totalement différent de Monstres ! Je crois que la Fantasy est ce qui me correspond le mieux en termes d’écriture mais aussi en termes de tempérament. J’ai un autre projet qui me trotte dans la tête depuis quelques temps (et qui n’est pas de la Fantasy) mais ce n’est encore que ça : un projet !


Au niveau de la conception de ton monde, afin de créer les personnages, comment t'y prends-tu ? Tu t'inspires de personnes réelles ou bien tes personnages, dans leur intégralité, sont-ils fictifs?

Il y a un peu des deux… mais surtout des personnages fictifs. Mes personnages viennent toujours à moi, mon esprit est un peu comme un poste de télévision, je capte des images. Lorsque les personnages se sont « présentés » je me dis tiens ça serait drôle de faire un clin d’œil à cousin X ou à tante Y, juste pour me distraire un peu. Le monde autour des personnages se met ensuite en place de lui même. Je me contente de regarder « le film » qui se joue dans ma tête et je le retranscris sur papier. Je fais ensuite mon synopsis, ma fiche personnage et le lien qui les unis les uns aux autres. Ensuite j’ouvre un nouveau document et je commence une nouvelle histoire.Il faut aimer les histoires, les mots, et composer avec eux. C’est un peu comme écrire une symphonie. Il faut ressentir les choses, donner vie aux personnages. Écrire est en partie un don de soi, c’est partager avec de parfaits inconnus une histoire qui vous a fait rêver.

Justement, as-tu apporté dans ton roman des clins d'œil à des films, des œuvres littéraires ou des personnes de ton entourage ?

Oui quelques uns...
*JM sifflote d'un air innocent*

Quels conseils donnerais-tu à ceux écrivant, comme toi, et ceux voulant être édités ? Selon toi, existe-t-il une méthode spécifique à l'élaboration d'un roman ?

Mon premier conseil serait celui-ci, écrivez en premier lieu pour vous, pour vous faire plaisir, parce que c’est ce que vous aimez faire, ne le faites pas pour la reconnaissance et la gloire, faites le parce que vous aimez ça et point ! Pour ceux d’entre vous qui veulent se lancer dans l’aventure de l’édition, soignez votre texte, surtout les premières pages, elles doivent être rythmées, prenantes, un éditeur se fie à sa première impression, votre manuscrit n’aura pas de seconde chance. Ciblez les éditeurs, n’inondez pas tous les éditeurs que vous trouverez dans les pages jaunes, cela ne sert à rien. Faites un choix. Un éditeur de polars n’éditera jamais votre recueil de poésies. Il faut être logique dans ses choix et s’y tenir. Lorsque vous envoyez votre manuscrit ne dites jamais « mes parents l’ont adoré » ou alors « Je sais que ce n’est pas très bon mais je vais le retravailler » vous perdez toute crédibilité. La lettre d’accompagnement (il en faut une c’est impératif) n’est pas un CV ou une lettre d’admirateur qui répète toutes les deux lignes combien cette maison d’édition est géniale. Tout ce que veut savoir l’éditeur c’est si vous avez d’autres romans à votre actif et quelle est votre démarche littéraire. Savoir que vous avez 5 frères et sœurs et que votre chien s’appelle Tobby lui importe peu. N’oubliez jamais que même si les éditeurs sont des amoureux des lettres, ils restent avant tout des entrepreneurs et qu’ils « n’achèteront » que des produits susceptibles de bien se vendre. A vous de faire votre promo et de défendre votre roman ! Personne ne le fera mieux que vous.

La plupart des personnes disent qu'il faut trois éléments pour être édité, le travail, le talent et la chance. Qu'en penses-tu? Est-ce réellement nécessaire d'avoir du talent ?

Je pense qu’il faut un peu des trois choses en effet…Beaucoup de travail… Un peu de chance… Et une pincée de talent… Mais il ne suffit pas d’avoir du talent, encore faut-il savoir s’en servir.


Je remercie vraiment JM, qui m’a accordé de son temps et qui a accepté de jouer le jeu ! Sans son envie de vouloir participer à ce projet test, cela ne se serait certainement pas fait. Je remercie également sa correctrice, qui sous suggestion venant de JM, a aimablement corrigé cette interview. Merci !