vendredi 30 octobre 2009

Du style et des lettres…

Salut tout le monde,

Alors quoi de neuf dans la vie d’une jeune auteure cette semaine me demandez-vous… et bien pas grand-chose… :o) Je m’applique de mon mieux à combler mon retard !

Et oui je n’y arrive pas trop mal, merci de vous en soucier !

Ce matin j’étais devant mon ordinateur, et je me demandais ce que je pourrais bien vous raconter (ben oui parfois les auteurs aussi sont en manque d’inspiration !)

J’ai donc relu certains de vos commentaires, ou de vos mails, et je me suis aperçue que certains parmi vous se posaient pas mal de question sur mon parcours. « As-tu fait des études de lettre » « Une école de journalisme ? » et je vous en passe…

Et bien pour répondre à vos questions, la réponse est non. Je n’ai pas fait de « spécialisation » en lettres, en français ou en littérature. Rien de tout ça !

J’ai même plutôt été « victime » de décrochage scolaire. J’ai arrêté les cours à l’âge de 19 ans… rester assise sur une chaise 8h par jour à écouter un enseignent me dire comment conjuguer l’infinitif du passé du subjonctif, ou m’expliquer que la guerre de 100 ans n’a pas duré 100 ans mais 117 ans, non merci, très peu pour moi !

J’ai donc quitté l’univers scolaire pour entrer de plein pied (ou je devrais plutôt dire de plein fouet) dans le monde du travail. Après tout juste deux semaines de recherche j’ai fini par trouver un travail de vendeuse dans un magasin de vêtements.

Après 3 mois passés à plier des chandails et des sous-vêtements, je me suis vite lassée. Mais sans diplôme, ni expérience du monde du travail (ou très peu) je n’avais pas vraiment le choix…

Mais me voilà tout de même partie à la recherche d’un autre emploi avec la ferme intention de ne plus jamais plier le moindre vêtement, ou de répondre encore à la sempiternelle question : « Vous êtes sûre mademoiselle que ce jeans ne me fait de grosses fesses? »

Non mais sérieusement, vous me voyez en train de lui dire « On dirait que tu t’es fait greffer deux fesses d’éléphant ! Mais j’ai une facture d’électricité à payer moi, alors prends ce jeans, je suis payée à la commission. La caisse c’est par là, merci pour ta visite et à bientôt ! » Je suis incapable de faire ça, je ne vais pas laisser cette pauvre fille sortir comme ça, non sérieusement ce n’est pas moral ! Et pas très gentil pour elle…

Bref me voilà donc partie en chasse de quelque chose qui me conviendrait mieux… quelques semaines passent et je me retrouve dans un service pour la clientèle. Vous savez quand vous appelez votre service client parce que votre cellulaire ne fonctionne plus, ou parce que votre facture vient d’arriver et que jamais de la vie vous n’avez téléphoné au Pérou pendant 20 minutes le mois dernier. Ben la pauvre fille à l’autre bout du fil en train de vous expliquer qu’on ne peut rien faire, que vous n’avez pas le choix il faut payer, c’était moi…

Après 6 mois passés à répondre au téléphone et à servir la clientèle, mes pauvres oreilles n’en pouvaient plus. Elles étaient rouges du matin au soir, 5 jours par semaine ! J’avais l’impression de me métamorphoser peu à peu en Dumbo l’éléphant.

Je prends donc la décision de changer à nouveau de travail… et me revoilà au rayon vêtements d’une grande enseigne de magasin.

J’ai donc passé trois ans entre des fesses d’éléphants et mes oreilles rouges (presque devenues éléphantesques elles aussi…)

À l’âge de 22 ans ¾ je prends la décision de reprendre mes études ! Et je me décide pour suivre un cursus dans la santé. A moi les hôpitaux, les salles d’opération et les beaux médecins… (Oui je sais, je me suis laissée influencée par E.R et Grey’s Anatomy)

En vérité travailler dans la santé c’est beaucoup moins glamour que tout ce qu’on vous vend à la TV ! C’est certes utile et parfois gratifiant mais pas sexy ou glamour pour deux sous, oubliez ça !

Et pendant tout ce temps, ton écriture alors, me direz-vous. Ben la pause déjeuner c’est fait pour quoi à votre avis ? Je ne vous parle pas des fonds de remise, des chambres de patients vides ou des vieilles cabanes à outils au fond du parc de l’hôpital qui m’ont servi de bureau pendant mes pauses. J’ai écrit partout, sauf à la morgue (pourtant c’est calme… mais étrangement cet endroit ne m’a jamais beaucoup inspiré…)

L’année de mes 26 ans j’ai réalisé que pendant les 8 années qui venaient de s’écouler la seule chose constante chez moi avait été l’écriture. Je me suis alors demandée si j’étais faite pour autre chose, et la réponse a été plus qu’évidente : Non.

Je ne vous raconte pas ma consternation en découvrant ça ! Je n’avais franchement rien d’un Alexandre Dumas ou d’une JK Rowling. Je n’avais pas le moindre diplôme en lettre, pas la moindre expérience et pourtant je venais de finir mon première roman.

Poussée par mon petit comité de soutien, j’ai envoyé mon manuscrit… et j’ai eu l’agréable et immense surprise de voir mon roman accepté (je vous raconterai tout ça plus en détails une prochaine fois).

J’ai alors appris ma première leçon: les diplômes comptent, c’est important de faire des études c’est un fait ! Mais je pense sincèrement qu’aucune école au monde ne peut vous enseigner l’art des lettres. Il faut aimer les histoires, les mots et composer avec eux. C’est un peu comme écrire une symphonie. Il faut ressentir les choses, donner vie aux personnages. Écrire est en partie un don de sois, c’est partager avec de parfaits inconnus une histoire qui vous a fait rêver.

Le style (bah quel grand mot tout même...), le style d’écriture peut se travailler, c’est en pratiquant qu’on progresse, nous n’avons pas tous la chance d’être des Mozart des mots. Mais l’amour de l’écriture et des lettres c’est quelque chose qu’on a, ou qu’on n’a pas.

Il faut parfois essayer différentes choses, pour savoir ce qui nous convient le mieux dans la vie. Je suis intimement convaincue que chacun de nous a un don ou un talent pour quelque chose, ce n’est parfois pas ce que l’on souhaite ou ce à quoi l’on s’attendait. Personnellement j’aurais adoré être un as en dessin ou être capable d’apprendre tout un tas de langues différentes, mais je ne possède ni l’un, ni l’autre. Je dessine aussi bien qu’un enfant de 5 ans et ma capacité à apprendre d’autres langues frôle le zéro absolu ! Il faut apprendre à faire avec ce qu’on a !

Mais il ne suffit pas d’avoir du talent. Faut il encore savoir s’en servir ! ;o)


A bientôt
JM

4 commentaires:

Laly a dit…

Oh ce n'est pas courant ça comme CV pour un auteur, mais ça l'air de te réussir pas trop mal !

Alors bonne chance même si tu sembles avoir déjà ce qu'il te faut :)

Jeanne Sélène a dit…

Voilà un parcours intéressant ! Il est très diversifié et je suis sûre qu'il participe indirectement à ton inspiration...

Nath a dit…

Ben là je suis sur le C..., moi qui pensée que tout les auteur(e)s avait fait de grande école de lettre. En même temps JK Rolling était chomeuse quand elle a écrit Harry. Moi je trouve ça génial, parce que des auteur(e)s comme toi donne aux jeunes comme nous des rêves et de l'espoir ! Ça me motives à mort pour écrire à nouveau ! Ton livre sortira en France ou seulement au Canada ? J'ai hâte de pouvoir lire ton livre ! J'M ton blog mdr

Domino a dit…

Bon pas certain que ça ait un rapport mais une fois à la TV j’ai vu un type dans une émission de talent, qui était boucher à la basse, ou plutôt serrurier je crois, ben il chanter de l’opéra vraiment super bien ! Le talent tu l’as ou tu l’as pas ! Ça ne s’apprend pas ! Moi j’aurai beau passer 10 ans à suivre une formation de Lettre, ça ne m’aidera pas à avoir l’ombre d’une idée pour écrire un roman ! Sérieux faut sortir les gars et arrêter avec vos fausses idées des auteurs qui bossent dur et sortent des grandes écoles, qui vivent la nuit pour finir ivre mort au petit matin ! Je suis heureux pour toi JM et je suis content que tu n’ais pas un parcours classique, il faut briser les idées reçue et je suis avec toi ! Enfin un auteur, qui me semble « vrai » et qui ne ce prends pas la tête ! Tu auras au moins le mérite de dire que tu te seras fait « toute seule ». Parce-que franchement les Marc Levy et autres qui passent par la maison d’édition de leur sœur ou de papa/maman c’est un peu léger je trouve…

Donc bravo et longue route à toi ma chère JM.